L’eczéma : quand la peau s’enflamme
Avant de pointer du doigt le stress, petit rappel sur ce qu’est réellement l’eczéma. Appelé aussi dermatite atopique, cette affection chronique touche environ 1 enfant sur 5, et jusqu’à 4 % des adultes en France. Elle se manifeste par des démangeaisons, des rougeurs, des zones de sécheresse voire de suintement.
Ce trouble inflammatoire de la peau résulte d’un double mécanisme : une barrière cutanée affaiblie (qui laisse passer les allergènes, irritants…) et une réponse immunitaire excessive. Les causes ? Une part génétique, des facteurs environnementaux, alimentaires, allergènes, mais aussi — et c’est ce qui nous intéresse — le mental.
Stress et eczéma : un lien prouvé par la science
Non, ce n’est pas dans votre tête. De nombreuses études scientifiques confirment aujourd’hui le lien entre stress et eczéma. Non pas que le stress “cause” directement l’eczéma, mais il en est un déclencheur ou un amplificateur redoutable.
Comment ça fonctionne, exactement ?
En période de stress, notre corps libère des hormones comme le cortisol et l’adrénaline. Si ce mécanisme est utile à court terme (fuite face à un danger par exemple), il devient problématique lorsqu’il dure. Le cortisol chronique affaiblit les défenses immunitaires, perturbe le microbiote cutané et altère la barrière de la peau. Résultat : celle-ci devient plus perméable, plus inflammée… et les crises d’eczéma peuvent surgir.
Un cercle vicieux s’installe : plus la crise est visible ou handicapante, plus elle génère de l’anxiété, qui elle-même alimente la prochaine poussée. Cette boucle peau-esprit est souvent difficile à briser sans un travail sur les deux fronts.
Le saviez-vous ?
Une étude publiée en 2023 dans Scientific Reports souligne que le stress chronique est perçu comme un facteur aggravant par une majorité de patients atteints de dermatite atopique (source PMC).

Quels types de stress aggravent l’eczéma ?
Il faut distinguer plusieurs formes de stress, toutes n’ont pas le même impact :
- Le stress aigu : un événement soudain (examen, entretien, dispute) peut déclencher une poussée d’eczéma brutale, parfois dès le lendemain.
- Le stress chronique : celui-ci est insidieux, lié à un rythme de vie trop intense, des tensions professionnelles, des difficultés familiales ou personnelles. Il agit plus en profondeur, en affaiblissant progressivement l’organisme et en favorisant des crises récurrentes.
Les périodes de transition (rentrée, changement de saison, déménagement, grossesse) sont souvent propices à une déstabilisation émotionnelle et donc… cutanée.
Apaiser sa peau en apaisant son esprit
1. Une routine dermato-réconfortante
Une peau eczémateuse a besoin de douceur et de constance. Pas question de zapper l’hydratation après la douche ou d’expérimenter le dernier peeling à la mode. On opte pour :
- Des crèmes riches en agents réparateurs (comme le beurre de karité, la glycérine végétale, ou l’avoine colloïdale)
- Des produits sans parfum, sans alcool, et à la formulation minimaliste
- Une eau tiède (et non chaude) pour préserver le film hydrolipidique
Un rituel cocooning du matin ou du soir peut aussi avoir une vertu… méditative. Se reconnecter à sa peau, c’est déjà un geste anti-stress.
2. Gérer les émotions autrement
Si le stress est en partie responsable, il est logique d’agir sur lui. Les approches corps-esprit sont de plus en plus recommandées, même par les dermatologues :
- La méditation de pleine conscience, testée cliniquement sur les peaux atopiques
- La cohérence cardiaque, en respiration 3 fois par jour
- Le yoga doux ou le Qi Gong
- L’hypnose ou la sophrologie, pour travailler les déclencheurs émotionnels profonds
Ces techniques ne sont pas des gadgets. Elles aident à rééquilibrer le système nerveux autonome, à baisser le niveau de cortisol… et donc à créer un terrain plus apaisé, intérieur et extérieur.
3. Une hygiène de vie globale
On sous-estime parfois l’effet cumulé des petits choix du quotidien : une alimentation anti-inflammatoire (riche en oméga-3, légumes colorés, peu de sucre), un bon sommeil réparateur, une activité physique douce. Tous ces éléments agissent en synergie avec vos soins cutanés.
Certains compléments alimentaires peuvent aussi soutenir les peaux atopiques en période de stress (oméga-3, magnésium marin, probiotiques ciblés…).
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Une prise en charge globale : corps, peau et émotions
Les dermatologues sont de plus en plus nombreux à plaider pour une approche globale. On ne traite pas une peau comme une tâche à effacer, mais comme un messager. Un message qui nous dit : « quelque chose en toi a besoin d’attention ». Le stress n’est pas le seul coupable, mais il est souvent le révélateur.
La bonne nouvelle ? Ce n’est pas une fatalité. Il existe aujourd’hui des solutions naturelles, dermo-cosmétiques et psychocorporelles qui permettent de mieux vivre avec l’eczéma, et parfois, d’en réduire considérablement la fréquence.
Envie d’aller plus loin ? Découvrez notre article sur les effets du stress sur la peau, avec des astuces simples à intégrer à votre quotidien.
Et vous, avez-vous remarqué un lien entre vos émotions et votre peau ? Racontez-nous votre expérience, vos astuces, vos découvertes. Car après tout, c’est en partageant que l’on avance… et que l’on apaise, un peu, beaucoup, passionnément, sa peau.




