Les vertus des produits de la ruche ne sont, aujourd’hui, plus à démontrer. Qui n’a jamais pris une cuillère de miel dans une tisane pour soulager une vilaine toux, pris de la gelée royale pour combattre la fatigue passagère, ou en cosmetique, pour combattre les signe de l'âge comme nous le propose ce mois-ci la Box bio Belle au Naturel …
En revanche, ce que l’on sait moins, c’est qu’à plus ou moins long terme, ces mêmes produits se transformeront en denrées rares, tant les 865 espèces d’abeilles présentes sur le territoire français sont aujourd’hui menacées.
En effet, depuis la fin des années 90, les apiculteurs du monde entier constatent un recul inhabituel du nombre de colonies. Les abeilles et autres insectes pollinisateurs jouant un rôle essentiel dans nos écosystèmes ; un tiers de notre alimentation dépendant de leur pollinisation, il va de soi qu’un monde sans abeilles serait un désastre pour la production alimentaire.
Une espèce en voie de disparition, indispensable à la vie humaine !
Diverses causes de mortalité des abeilles ont été ciblées par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) et par le Ministère de l’Ecologie.
Les principales causes de déclin sont de deux ordres : l’exposition aux produits chimiques et la perte des ressources alimentaires.
En effet, les insecticides représentent la menace la plus directe pour les pollinisateurs. Utilisés en grande quantité dans les régions agricoles, il est évident que ces produits, appliqués régulièrement dans les systèmes agricoles intensifs, génèrent des effets dévastateurs tant sur les colonies d’abeilles que sur chaque spécimen à l’échelle individuelle.
Quels sont ces effets ? En premier lieu physiologiques ; les abeilles se développent moins rapidement et présentent des malformations. Ensuite, le comportement de butinage est perturbé ; les abeilles ont un système de navigation floué et un processus d’apprentissage trompé (reconnaissance des nids et des fleurs, orientation spatiale) Des interférences avec le comportement alimentaire ont également été relevées ; les neurotoxiques (désherbant par exemple) désorientent les abeilles, modifient leur comportement et fragilisent leur système immunitaire.
De plus, le développement des monocultures lié à la diminution de la biodiversité dans les espaces agricoles (ayant pour conséquence une réduction du nombre d’espèces de plantes et un raccourcissement du temps de floraison) entraîne une diminution des ressources alimentaires de nos abeilles, qui ont besoin d’un pollen de qualité issu d’une flore diversifiée et de nectar pour assurer leur cycle de vie.
Au manque de pollen s’ajoute donc un manque de diversité de par la modification des paysages, la régression extrême des cultures fourragères (trèfle, luzerne…) et l’utilisation d’herbicides.
Comment les protéger ?
Si nous ne voulons pas aller tout droit à la perte de notre chère planète, il faut mettre en place des solutions pour préserver nos abeilles, en développant notamment l’agriculture écologique qui rendrait inutile le recours aux pesticides et herbicides de synthèse.
Conservons et restaurons les habitats naturels et semi-naturels dans et autour des parcelles cultivées afin de préserver la biodiversité sauvage.
Encourageons l’ensemencement de diverses plantes et légumineuses pour favoriser la production de pollen et de nectar (reine des prés, marguerite, pâquerette, giroflée, népéta, fenouil, marjolaine, lavande, thym…), la mise en place de tas de bois, la création de jardins écologiques, la pose de nichoirs à insectes.
Cette prise de conscience mondiale, encore trop marginale cependant, a même poussé certains particuliers à participer à la sauvegarde de cette espèce menacée en installant une ruche dans leur jardin. De là est né le Flow Hive ; des ruches à robinet qui rendent l’apiculture accessible aux non-initiés désireux d’installer des colonies dans leur jardin et par là, produire leur propre miel (10 à 40kg de miel par ruche/an) tout en luttant contre le déclin des populations d’abeilles.
L’Etat a également réagi en rédigeant un Plan National d’Action (PNA) pour une apiculture durable et le ministère de l’Ecologie travaille actuellement à la rédaction d’un PNA en faveur des pollinisateurs sauvages.
En définitive, il existe des solutions, chacun peut et doit apporter sa pierre à l’édifice de la conscience environnementale. Ne laissons pas mourir nos abeilles, préservons-les, il en est de l’avenir de notre planète, de ton avenir, de mon avenir, de leur avenir, de NOTRE avenir à tous.
L’importance de l’eau dans la vie des abeilles
Personne ne s’y prête pas vraiment attention, mais les abeilles ont aussi besoin de boire de l’eau. Certes, on n’en parle pas assez. Avec tous les kilomètres que ces insectes parcourent tous les jours, ils ont besoin de force et d’une bonne hydratation. Pour leur aider, il faut donc leur fournir de l’eau. Il ne s’agit pas de faire des grandes constructions ou des infrastructures particulières. Il suffit de faire des gestes simples mais efficaces dans le jardin.
Vous pouvez alors placer des bacs d’eau ou bien des récipients remplis d’eau dans votre jardin. Ils servent d’abreuvoir pour les insectes dont notamment les abeilles qui viennent chercher des pollens dans votre propriété. Les récipients ne doivent pas être trop grands et trop profonds car sinon, elles risquent de s’y noyer.
Si vous aviez déjà des abreuvoirs pour oiseaux, vous pouvez voir que les abeilles viennent aussi s’y désaltérer. Vous devez penser à changer l’eau régulièrement pour assurer sa propreté et ne pas nuire à la santé des insectes et des autres animaux qui y viennent. L’idéale est de mettre ces abreuvoirs à proximité des ruches. L’eau est en effet nécessaire pour diluer le miel qui va nourrir les larves. Elle est aussi indispensable pour assurer le rafraîchissement de la ruche.
Conserver les ruches
Les ruches sont souvent vulnérables aux attaques d’autres animaux sauvages si elles se trouvent en plein air. Il est alors important de les protéger. Vous pouvez mettre en place des grillages. Elles doivent également être mises à l’abri de la pluie et de la chaleur. Certes, elles doivent être placées dans des lieux bien ensoleillées. Mais elles ne doivent pas non plus recevoir trop de coup de chaleur car cela risque de brûler les larves. En cas de pluie, les abeilles pourront perdre leurs ailes et le miel pourra couler s’il n’est pas assez protégé. Vous devez alors placer des abris particuliers pour les ruches.
Prenez soin de vous
Aurélie